Les collectionneurs existent sans doute depuis la nuit des temps et ce est souvent leur passion qui empêche que des pans entiers de notre patrimoine ne disparaissent à jamais. Amateurs éclairés, il ont su voir la beauté apparente ou cachée des choses et jouer à titre personnel le rôle habituellement dévolu aux musées, bibliothèques ou services d’archives publics. Les collections privées sont souvent une source unique d’information pour tout chercheur intéressé par l’histoire d’objets fabriqués et usités au cours d’une période donnée ou sur toutes les variantes possibles d’utilisation de matériaux, dessins et modèles existant.
Dans quelle mesure, ma collection aura-t-elle une valeur ajoutée pour l’avenir ? Oserai-je espérer que ce que j’ai réuni avec tant de soin puisse soit un jour pérennisé et éventuellement intégré dans une collection de muséale. Force est cependant de reconnaître que le sort des collections est souvent de finir sous le marteau du commissaire lors d’une vente aux enchères ….
Ma collection est riche de 1000 modèles différents auxquels s’ajoutent : une modeste collection de catalogues de vente, des cartes publicitaires et des factures Gambier.
Les pipes de ma collection se répartissent en groupes principaux :
1. Pipes Gambier déterrées
Ma collection a commencé avec les fouilles en France. J’ai collecté beaucoup de ces têtes au cours des années et j’ai complété avec des pipes entières achetées. Mais les découvertes archéologiques forment un groupe à part. Ces artefacts présentent de nombreuses variantes ou marques dont l’étude est intéressante.
2. Têtes de pipes sans décoration
Dans les catalogues ces pipes sont souvent désignées comme Tête Néogènes. Généralement entièrement lisses ou avec une petite décoration. Ces modèles sont souvent considérés comme les moins intéressants en raison de leur simplicité. Un modèle commun en trois tailles, la Néogène tête à la rose. (n° 914, 914 m et 914 p) malgré sa simplicité il a dû connaître un réel succès puisque présent au catalogue dès 1868 produit sans discontinué . Dans le catalogue de 1894, une variante est ajoutée avec une virole métallique au bout de la douille et un tuyau en caoutchouc. (n° 1555 et 1555 b)
3. Têtes de pipes avec décoration simple
Presque toujours appartenant au groupe des Néogènes Tête. Les décorations sont relativement simples et la forme de base de la tête identiques. Exemple : les nombreuses variantestête de «griffe», qui comprend un tuyau lisse terminé par la griffe d’un oiseau. Très populaire parmi les fumeurs puisque produit en 8 modèles différents. Moins commune, le modèle dont le tuyau est décoré de branches de lierre. Quatre rats escaladent le lierre grimpant le long du fourneau, leurs queues des rats assis nouées ensemble font office de talon.
4. Têtes de pipes entièrement décorées
Les têtes de pipes entièrement décorées forment un groupe important et attrayant dans la collection. Dans la plupart des cas, le fourneau est anthropomporphe ou zoomorphe, diverses couleurs émaillées complètent la finition. Dans la plupart des cas, le trou du fourneau est classique de même que la douille, n° 686 ‘Narcisse’. Dans des cas plus rares, ces derniers sont intégrés dans le décor, exemple la célèbre tête Cheval (n° 336) ou extrêmement rare « Léda et le cygne » dont le modèle et son n° sont inconnus. Ce groupe est de loin le plius prisé par les collectionneurs.
5. Pipes à tuyau sans décoration
Grand groupe au sein de la gamme Gambier avec des centaines de variations. Certains modèles tels que les «Aristophane» sous différentes versions et nombreux formats (parfois 7) . Pas le groupe le plus populaire parmi les collectionneurs, mais pour ma part,très intéressant par les nombreuses variétés. Les modèles « Hollandaises » datant des débuts de Gambier a été la partie principale de sa production. Il l’a conservée des décennies durant et continuait d’apparaître aux catalogues. Précurseuses des pipes dites néogènes, héritières des modèles traditionnels hollandais plus courtes avec un bouton au fin du tuyau.
6. Pipe à tuyau avec une decoration simple
Autre grand groupe, les pipes avec une grosse mouche au talon talon, produiet en quatre formats. Des décorations florales, parfois une petite représentation animale sur le tuyau. Habituellement, ces pipes ne sont pas émaillées sauf rares exceptions. Intéressantes également, les pipes ‘Crême Gambier’ fabriquées avec une argile finne, un soin particulier et munie d’une etiquette rouge sur le tuyau.
7. Pipes à tuyau entièrement décorées
Presque toutes ces pipes sont appelées «fantaisies», le fourneau zoomorphe ou anthropomorphe à l’effigie de célébrités de la politique, du théâtre et de la mythologie, mais aussi des caricatures. Les fantaisies sont presque toujours émaillées. Elles sont très recherchées, leur fragilité en faisant des objets rares. J’ ai toujours eu une préférence pour ce groupe et ma collection compte actuellement environ 150 fantaisies différentes.
8. Pipes d’étalage
Ce est le plus petit groupe au sein de la collection. Il s’agit de pipes fabriquée pour assurer la publicité et la renommée de l’entreprise. Ces pipes « chefs-d’oeuvre » démontraient le savoir-faire des artisants de la piperie Gambier et étaient présentés lors d’expositions ou dans les vitrines des magasins de détail spécialisés. La plus ancienne est la pipe produite pour l’Exposition universelle de 1849. Exposée d’abord à cette occasion, elle fut ensuite produite pour servir dans les étalages.
9. Documents
Ma collection des pipe se complète d’une importante documentation relative à la vie de l’entreprise Gambier. Il est très difficile de rassembler des factures, lettres, documents juridiques, cartes publicitaires et catalogues Gambier. Ces documents habituellement datés, sont une source importante d’information et d’aide à mon enquête de l’histoire de Gambier et de ses pipes.